Suite à la volonté de Macron de procéder à une nouvelle contre-réforme des retraites conduisant à repousser encore l’âge de départ à la retraite, ajouté à l’accélération de la contre-réforme Touraine, ce sont près de deux millions de citoyens qui ont répondu à l’appel de l’intersyndicale à partir de Janvier 2023. Du jamais vu depuis 1995 ! Le 31 Janvier verra se produire le deuxième acte des manifs contre la réforme des retraites envisagées par le gouvernement Borne. Ce projet fait des remous chez ses alliés, y compris même chez Renaissance, comme chez Horizons ou le Modem. Même chez LR, pourtant à priori favorable, le projet a mis en évidence une fracturation du parti. Chez les syndicats, rien ne semble pour l’heure devoir les arrêter, profitant d’une opinion publique favorable et des troubles au sein de la majorité. Le 07 Février, les manifestations seront reconduites avec plus ou moins de monde. Le 07 Mars a eu lieu une nouvelle journée d’appel à la grève par l’intersyndicale, réunissant près de 3 millions de manifestants sur tout le territoire. Le mouvement compte déjà parmi les plus suivis depuis 2010. Les jeunes se sont particulièrement mobilisés ainsi que beaucoup de d’actifs non encartés, d’ordinaire assez discrets. Les clercs de notaire et avocats ont également répondu présent. Des secteurs cessent épisodiquement leur activité, comme la chimie, le transport, l’électricité. 23 Mars, à la suite de l’échec de la motion de censure à quelques voix, suivi de l’adoption du projet de contre-réforme par le 49.3 et les déclarations incendiaires du président à la TV, le mouvement de contestation est entré dans une nouvelle phase avec la multiplication des points de blocages, des saccages nocturnes et de nouvelles manifestations. A tel point que même l’entourage du président se demande si son entêtement ne va pas conduire à la dislocation de la minorité présidentielle. Les méthodes violentes de la police sont de plus en plus contestées, y compris par voie judiciaire avec de nombreux dépôts de plainte. La situation, sans être intenable, devient de plus en plus pernicieuse. Faut t’il y voir le résultat d’une obstination présidentielle à vouloir passer en force une réforme que personne ou presque, ne semble vraiment désirer et dont le prix politique pourrait bien être des plus douloureux à moyen terme ? A cette heure, le mouvements, bien qu’ayant quelque ralentissement, ne semble pas vraiment fléchir, tout le monde semblant suspendu à la décision du conseil constitutionnel, prévue pour le 14 Avril.

Dimitri Bérard